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Anesthésie NEW

ANESTHESIE


INTRODUCTION

L’anesthésie nécessite des compétences techniques et un savoir médical à propos d’aspects aussi variés que la pharmacologie, l’hémodynamique ou les pathologies respiratoires. En d’autres termes, l’apprentissage traditionnel de cette spécialité se concentre sur un savoir médical et technique. Au cours des dernières années cependant, les choses ont progressivement évolué et il est devenu de plus en plus évident que la Médecine est face à deux défis qui s’opposent en apparence. Le premier est l’innovation technologique qui accélère le savoir traditionnel et la performance technique avec des effets impressionnants sur les résultats des soins mais le second est devenu tout aussi important. Il s’agit de concevoir une meilleure intégration du patient dans les soins, le considérant comme un être entier et non plus comme une maladie ou un organe défaillant.


Les sciences psycho-sociales deviennent une partie intégrale de ce que les étudiants en médicine apprennent aujourd’hui car la relation soignant-soigné est maintenant perçue comme un composant majeur du soin. Améliorer la communication, prodiguer les explications nécessaires et répondre aux questions des patients sont des pré-requis indispensables à la définition d’une stratégie de soins. Plus encore que la transmission unilatérale de l’information, il est maintenant accepté que l’engagement du patient, cad sa participation aux soins et aux décisions qui le concernent est utile et améliore le pronostic. En anesthésie et médecine périopératoire, plusieurs situations donnent l’opportunité pour une meilleure information et une communication plus adaptée.

Bien choisir le type et la technique d’anesthésie qui seront utilisés pour l’acte invasif à venir est extrêmement utile pour obtenir le consentement et l’adhésion du patient au traitement proposé. De même, la mise en oeuvre et le succès des programmes de récupération accélérée après chirurgie (RAAC) requièrent une compréhension de la part du patient quant au processus, aux buts de la chirurgie et à la stratégie. Le patient ne doit pas souffrir de douleur postopératoire si l’on veut qu’il soit mobile et qu’il se lève rapidement hors de son lit d’hôpital afin de regagner son domicile le plus vite possible.


L’information préopératoire et la décision partagée sont donc des facteurs majeurs du succès des programmes de RAAC. La médecine intégrative est un modèle de soin centré sur la personne et les exemples ci-dessus montrent le rôle que celle-ci peut jouer en anesthésie et médecine périopératoire. Cette médecine intégrative permet de visualiser le développement de la médecine personnalisée et individualisée. La réduction de l’anxiété et l’analgésie sont des besoins centraux mais la médecine intégrative va aussi tenter d’améliorer la fonction, la qualité de vie et l’autonomie dans les soins.

Cette nouvelle vision est valide pour tous les professionnels de santé, tant en ville qu’à l’hôpital et est tout aussi importante pour les professionnels de l’anesthésie qui ont une tendance naturelle à concentrer leur attention vers les soins techniques et l’amélioration de leurs performances médicales. Dans la section Anesthésie de la revue en ligne Big Bang Therapy, nous essaierons de donner des exemples montrant comment la médicine intégrative peut aider à améliorer les pratiques soignantes et améliorer les soins sans compromettre le cœur de métier technique de cette spécialité.


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Rédacteur de l'article


Professeur Dan BENHAMOU Service d'Anesthésie - Réanimation Hôpitaux Universitaires Paris-Sud (AP-HP) Hôpital Bicêtre

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