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HISTOIRE ET DÉFINITION DU TOP

Les Techniques d’Optimisation du Potentiel (TOP) sont nées dans les armées au début des années 1990. Inventées et mises au profit du Bataillon de Joinville à l’Ecole Interarmées des Sports (EIS), elles sont rapidement adaptées et intégrées au plan Facteur Humain de l’armée de l’air, au profit des pilotes de chasse.

Les TOP du docteur Perreaut sont aujourd’hui transmises dans nombre de régiments et notamment au sein des forces spéciales.

 

Définition

Les TOP sont une méthode de préparation mentale relevant d’une approche pédagogique faisant appel aux procédés que sont la respiration, différentes techniques de relaxation et dynamisation, l’imagerie mentale et le dialogue interne.

Leur vocation : « Rendre meilleur » !


COMMENT ?

En nous permettant de prendre conscience des différents types de stress, internes et externes, des comportements et réactions induits et ainsi déterminer des stratégies à mettre en œuvre pour être performant, le rester ou le devenir.

Ce sont donc ces techniques qui furent implémentées au cœur de l’armée de l’air dès 1994 pour limiter le taux d’attrition.

Bien plus tard, le conflit Afghan amena l’armée de terre à proposer un SAS de fin de mission. Les TOP prirent alors toute leur importance en tant qu’outil de régénération au service de l’humain.

Si l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA) a toujours été le support validant les essais du docteur Perreaut, celle-ci a étudié et constaté les effets bénéfiques des TOP sur la régulation du sommeil et l’optimisation de la vigilance, de la concentration et ses capacités à prévenir le burn-out.

Le docteur Chénnaoui a, par la suite, prouvé l’importance du sommeil dans la prévention des états de stress post traumatiques et a ainsi recommandé la pratique des TOP comme indispensable avant, pendant et après mission.

En parallèle, ces outils étaient mis en place dès 2008 au sein de l’Escadron de Formation des Commandos parachutistes de l’armée de l’air.


L’objectif était, pragmatique : acculturer dès le début de leur formation les commandos afin d’optimiser leur performance à travers la gestion de la fatigue, des émotions, du stress et favoriser leurs apprentissages tout en conservant des valeurs de rusticité et de don de soi.

Les approches cognitives et comportementales, pédagogiques ont alors trouvé tout leur sens dans la pratique du tir de combat mais aussi lors de séances de parachutismes militaires. La pratique des TOP, après un enseignement de base, se révéla d’une efficacité redoutable pour un exercice de mémorisation de cartes nécessaire pour les marches de nuit sans boussole puis sans carte !

L’Homme confiant, plus efficace que l’Homme stressé !

 

Les entraînements avant missions réelles purent commencer et, quelques années plus tard, les TOP faisaient partie intégrante du paquetage de base du commando de l’air pour ses missions.

Les premiers moniteurs furent formés au sein des escadrons parachutistes, tous grades confondus et la note interarmées modifiée.

Les retours positifs d’expérience au combat ou en entraînement étaient pléthores.

Certains nous renseignaient sur des phénomènes de temps, d’espace temps liés au stress.

 

" L’Homme confiant, plus efficace que l’Homme stressé ! "

C’est ainsi que nous avons recueilli des dizaines de témoignages de militaires. Ceux-ci traitent des éjections en théâtre hostile et non hostile, des procédures de secours (PDS) en parachutisme (chez les chuteurs opérationnels des forces spéciales ou les parachutistes sportifs) et quelques retours d’expériences de contacts au feu vécus à bord d’aéronefs ou au sol par des camarades des Commando Parachutiste de l’Air, de la légion, des troupes de marine, des alpins.

Si les phénomènes de raccourcissement ou d’allongement du temps sont fréquents chez les sportifs de haut niveau ils se rencontrent aussi chez nos combattants.

Les exemples de l’éjection, des procédures de secours en parachutisme, des tirs lors de TIC (Troup In Contact) sont frappants. Certains militaires sortent « tranquillement » de leur aéronef, bien installés sur leur siège et sont capables de lire une feuille volant doucement dans l’habitacle. D’autres, vivent l’espace temps entre la décision de libération et l’ouverture totale de la nouvelle voile tout à fait normalement alors qu’entre les deux poignées (libération et secours) l’espace temps s’étale anormalement en se relayant avec des affects profonds ou des pensées/ idées /sensations, des émotions puissantes.

À cet instant, certains parachutistes et/ou pilotes dont les sens sont exacerbés par le stress sont à même d’entendre l’extraction progressive ou le délovage de la voile de secours et de mémoriser puissamment ce moment là, de le vivre au ralenti.

D’autres, ont des flashs émotionnels avant la mise en action de la procédure salvatrice ou avant de pénétrer un bâtiment occupé afin de neutraliser des éléments hostiles (entendent ou voient des êtres aimés comme femmes, enfants, parents ou autres) totalement décorrélés du temps, puis agissent.

Certains font face ou, plutôt, vivent encore un discours interne de type déni, parfois associé à des images qui précèdent la gestuelle : « pas moi » ou « c’est mon tour » ; notamment chez les « mats para » qui sont responsables du bon fonctionnement du parc technique ou bien chez les instructeurs pilotes.

 

Ainsi, alors que nos ingénieurs et spécialistes armement travaillaient sur le matériel de haut niveau, l’armement du fantassin moderne, comme le système Félin ou tout autre type de missiles, d’aide à la visée, nos médecins et chercheurs militaires travaillaient sur l’homme et ses ressources propres.

C’est donc un tour de force qu’a réussi le docteur Perreaut en transférant puis en transformant ces recherches et en les adaptant à l’homme, pédagogiquement.

 

À ce jour, les TOP sont actuellement enseignées et appliquées dans nombres d’écoles militaires, de Polytechnique à Saint Maixent, de l’Ecole de l’Air au CNEC. Elles constituent un outil simple et magnifique au service de l’humain. Outil qui favorise et facilite la prise de décision, qui optimise la réussite de chacun et qui permet ainsi de créer ou renforcer la synergie du groupe.

Ces techniques sont considérées et utilisées aujourd’hui comme des outils de facilitation en terme de communication, de management et de coaching. Elles s’exportent au sein de grands groupes, comme EDF nucléaire, et de grandes fédérations sportives.

POUR PLUS D'INFORMATIONS

CIRCULAIRE N° 8378/DEF/EMA/CNSD/EIS/DREP relative à la formation et à l'enseignement des techniques d'optimisation du potentiel au sein des forces armées.

 

Quelques études de l’IRBA sur les TOP :

  • Ont un effet bénéfique à court et long terme sur le stress perçu (M. TROUSSELARD et al.)
  • Favorisent la stabilité émotionnelle (M. TROUSSELARD et al.)
  • Améliorent la connaissance de soi (M. TROUSSELARD et al.)
  • Augmentent le niveau de mindfulness donc une meilleure régulation du stress physiologique et psychologique chez des sujets sains comme malades et favorisent la résilience (M. TROUSSELARD et al.)
  • Diminuent l’anxiété et ont des effets bénéfiques sur l’humeur (M. TROUSSELARD et al.)
  • Améliorent la qualité du sommeil (S. CROSNIER)
  • Favorisent la prise de décision (C. MILLET)
  • Renforcent la cohésion des groupes (M. TROUSSELARD et al.)
  • Améliorent les performances physiques et cognitives (E. PERREAUT-PIERRE)


Auteur de l'article

Laurent Sauriat, Expert TOP

Formateur TOP à l’IFPPC.

TOP Consulting

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